Vous avez dit cocktail explosif? [Nils] [TERMINE]

Elle sort de cours, la tête tambourinante par un affreux mal de crâne. La faute aux morveux ça. Ils croyaient vraiment que c'était parce qu'elle n'avait que 22 ans et qu'elle était une ancienne élève qu'il ne lui devait pas le respect? Oh, ils ont vite déchanté. Surtout celui qui c'est pris une règle dans la figure. Ca avait calmé leur ardeur pendant une quinzaine de minutes, puis ils avaient repris. Carly avait regrettée de ne pas avoir le don de torture mentale à la place de son foutu don de flashback inutile. Enfin inutile...La plupart du temps. Parce que après, quand on sait les petits secrets des gens, eh bien, on peut s'en servir contre eux, et ça, c'est cool. Du moins, d'après Carly. L'inconvénient, c'est de ressentir tout ce qu'ils ont ressentis, car cela a tendance à...rendre fou. Carly avait employé les grands moyens, d'abord en hurlant, puis en collant toute la classe. Là, ça les avait calmé les morveux.

Elle marche dans les couloirs, ne regardant pas où elle va. Elle n'en a rien à foutre, elle ne rêve que de son bunker adoré ou elle pourra glander et se détendre. Et peut être emmerder deux trois collègues. Mais là, elle a surtout envie de se détendre. Elle passe une de ses mains gantés sur son visage, baille, heurte quelque chose. Ce quelque chose la rattrape avant qu'elle ne heurte de le sol. Elle relève les yeux, voit que la chose heurté est un homme. Un prof probablement. Et toute la colère accumulé dans la journée ressort.

-Non mais vous auriez pas pu faire attention,vous! cria-t-elle

C'était elle la fautive, mais elle était tellement crevée et en colère qu'elle rejetta la faute sur la personne heurté. Et se dit qu'heureusement, il n'avait touché aucune parcelle de sa peau en la rattrapant. Sinon, bonjour le carnage. D'ailleurs, le carnage allait se produire si monsieur prenait mal sa remarque...

Mal de tête. Comme un battement de coeur, comme le quotidien d'un amoureux transi. Tambourinant, cognant, battant ses tempes comme la pluie bat le pavé. Nils avait claqué la porte dès que les ingrats qui étaient censés leur succéder étaient partis, ou plutôt, s'étaient rués vers la sortie avec la bestialité d'un mâle en rut. Avec sa rapidité à en finir, aussi. Comprenez l'allusion comme il vous plaît. Il marchait, yeux rivés au sol, presque férocement. Il se foutait éperdument de rentrer dans quelqu'un. Si jamais cela venait à arriver, eh bien, tant pis pour la personne, la malchanceuse, le malchanceux qui aurait l'infortune de tomber sur lui en cette heure de lassitude colérique, de fureur blasée.

Oh, construction stratégique, anticipation intelligente du cerveau humain! Ce que les pensées de Nils avaient imaginé, le Destin, Dieu peut-être, ou quelque être supérieur que ce fût, décida de le provoquer. Une... masse décida de percuter Nils alors qu'il avançait vers son bunker en cet instant tant chéri. Automatiquement, il tendit les mains, et se retrouva avec la... masse, encore et toujours, dans les bras. Et avec sa voix stridente à lui déchirer les tympans. Fuck.

Non mais vous auriez pas pu faire attention,vous?

Alors ça, c'était vraiment le comble. Il la réceptionnait, comme tout bon gentleman qui se respecte, et elle venait rouspéter, telle une poissonnière en chaleur, telle une hystérique toujours pleine de rancoeur? Ce genre de femme l'exaspérait profondément. Même pas possible de les baiser simplement, elles étaient toujours là à rouspéter. Toujours.

Oh, effectivement, c'est de ma faute, bien sûr, railla-t-il. Pardon.

Et, non sans lui adresser un sourire exceptionnellement innocent, il la lâcha. Il pria pour qu'elle se fasse incroyablement mal, la poissonnière en chaleur. Vraiment, l'agresser comme cela n'était pas le meilleur plan pour qu'elle rentre entière dans son bunker le soir.

Une bonne chose de faite.

Et il poursuivit son chemin vers son bunker.

Oh, effectivement, c'est de ma faute, bien sûr, railla-t-il. Pardon.

Super, elle était tombée sur le genre de mec qu'elle n'aimait pas. Enfin, un peu si, car au moins, elle se heurtait à quelqu'un qui avait du répondant. Elle le regarda, toujours aussi énervée, quand il lâcha. Bien sûr, en toute logique, elle s'écrasa au sol, comme une vulgaire crêpe ou tartine de beurre, comme vous voulez. Pour sa dignité, elle ne cria pas, et heureusement pour elle, ne se fit pas mal.

Une bonne chose de faite.

Espèce de....Raaah. Elle ne pouvait pas le laisser filer comme ça, ça serait beaucoup trop facile, et c'était pas son genre. Elle se releva rapidement, rattrapa l'espèce d'homme de cromagnon (bah oui, pour elle c'est que de sa faute à lui) et le força a se retourner. Pour lui mettre une splendide gifle. Bon, elle y allait relativement fort, mais il avait qu'a pas la laisser tomber par terre. Et encore, avec le cuir de ses gants, ça avait du lui faire moins mal que si elle avait gifler avec sa main nue.

-Ca, c'est pour m'avoir laisser tomber par terre. Ensuite, merci de la réception, c'est toujours aimable de votre part.

Carly, ou l'art de gifler quelqu'un, puis de le remercier. Parfaitement logique n'est-ce pas?

En plus d'être gueulante, la poissonnière était persistante. Scheisse. Oui, Nils était d'humeur à jurer en allemand. Vraiment, elle l'énervait. Il entendit son pas rapide battre encore le sol, puis sentit la main gantée s'abattre sur sa joue sensible. Gifle. Douloureuse, moins néanmoins que si l'idiote n'avait pas été si idiote. Heureusement, ce n'était pas pour tout de suite que les abruties dans son genre allaient devenir vives.

Ça, c'est pour m'avoir laisser tomber par terre. Ensuite, merci de la réception, c'est toujours aimable de votre part.

Oh, illogique et complètement incohérente avec cela. Visiblement, tous les défauts que celui qui les avait créés avait oublié de lui attribuer, il les avait déchargé sur cette femelle sans cervelle. Et c'était lui qui devait se la coltiner. Hum, charmant, vraiment.
Son sang reflua alors dans ses veines ardentes, et son impulsivité typiquement mâle le poussa à plaquer la fautive sur le mur le plus proche à lui asséner une joyeuse et bruyante paire de claques. Oui, pourquoi se priver de colorer des joues tellement blêmes? Nouveau sourire. Sa joue cuisait, presque frétillante, mais il s'en fichait. Les siennes devaient autrement la brûler.

Je ne suis pas un gentleman, chérie. Femme ou pas, si tu m'emmerdes, tu vas prendre. C'est clair, hm?

Et ce "chérie" qui se voulait formidablement méprisant. Il se savait prodigieusement agaçant, il en jouait. Il commençait à les connaître, les spécimens qui venaient peupler sa niche presque chaque nuit. Dans le fond, il était animal, oui. Un animal.

Carly regarda avec satisfaction la splendide marque sur la joue de l'homme de cromagnon. Ce qu'elle n'avait pas prévue, fut que la réaction du dit homme de cromagnon la plaque contre un mur et lui assène une belle paire de claque. La première pensée de Carly fut:

Aieuuuuuuuh, t'es complètement fou espèce d'homme de cromagnon à la cervelle de la taille d'un petit pois!

Puis elle sentit la vague de douleur et de chaleur affluée. Elle eut encore plus mal. Mais elle se félicita d'avoir su contrôlé son don, car elle ne voulait pas voir le passé de cet homme, qui ne devait être guère reluisant, au vu de son comportement. Puis cela aurait été vraiment douloureux pour elle. Parce que cet idiot, si elle n'avait pas su se contrôler, l'avait touché, alors qu'il ne le fallait surtout pas.

Je ne suis pas un gentleman, chérie. Femme ou pas, si tu m'emmerdes, tu vas prendre. C'est clair, hm?

Elle avait remarqué qu'il n'était pas un gentleman, ce foutu homme de cromagnon. Elle n'aimait pas se retrouver piéger contre ce mur par cet homme qui avait l'air d'aimer être le dominant.

-J'avais remarqué, l'homme de cromagnon. C'est pour ça que le respect pour les femmes ça te dit rien. Alors maintenant, tu dégage de mon espace vital, que je puisse respirer tranquillement.

J'avais remarqué, l'homme de cromagnon. C'est pour ça que le respect pour les femmes ça te dit rien. Alors maintenant, tu dégage de mon espace vital, que je puisse respirer tranquillement.

Oh, l'homme de Cro-Magnon? Amusant. Un rictus incurva les lèvres serrées de Nils, tandis qu'il répliquait du tac au tac :

Parler de respect alors qu'on s'excite comme une gamine prépubère pour une broutille, je trouve cela un peu fort. N'est-ce pas, ma chère poissonnière en chaleur?

Son sourire s'élargissait, et la joie typiquement malsaine qui commençait à l'envahir s'enhardissait, prenant une forme plus concrète, se matérialisant dans chacun des gestes de l'Allemand, qui passa sa main sur la joue de la jeune femme afin d'en sentir la bouillonnante chaleur. Hum, rouges et brûlantes, il avait réussi son coup. Très fier de lui, il s'écarta et se retourna, non sans une dernière invective :

Joli teint, mon chou, un peu moins cadavérique. Tu devrais me remercier.

Il était purement provocant, ses yeux luisant de plaisir anticipé. Il aimait à pousser les gens dans leurs derniers retranchements, à étudier leurs réactions. Il en avait eu marre d'étudier et de regretter les siennes, encore les regrets, toujours les regrets. Alors il s'était concentré sur ceux qui l'entouraient, s'appliquant à les provoquer en bonne et due forme. Il s'était toujours considéré comme assez doué dans l'art de faire chier le monde. Il avait parfaitement raison.

Parler de respect alors qu'on s'excite comme une gamine prépubère pour une broutille, je trouve cela un peu fort. N'est-ce pas, ma chère poissonnière en chaleur?

Elle avait qu'une envie: Le gifler de nouveau. Mais elle se retient, choisissant d'opter la diplomatie. Il voulait jouer? Ils allaient jouer à deux alors. L'homme de cro-magnon avait du répondant quand même, et elle devait bien admettre qu'elle aimait bien les hommes avec du répondant. Mais juste un peu, histoire qu'elle puisse les écraser avec le sien. Il la toucha de nouveau la joue. Ca l'énerva, car à force, elle avait appris à détester le contact des gens. Elle donna une tape sur la main de l'homme de cro-magnon.

-Ne me touche pas, homme de cro-magnon!

Oh moins, il s'écarta et se retourna. Parfait. Au moins elle ne sentait pas son espace vital envahi.

Joli teint, mon chou, un peu moins cadavérique. Tu devrais me remercier.

Le remercier pour lui avoir donner deux claques? Et puis quoi encore? Montrer de la gratitude? Tu peux toujours courir.

-Oh mon dieu, je suis siiiii contente d'avoir les joues toutes rouges! Non mais, tu croyais vraiment que j'allais te remercier pour ça? Pauvre idiot. Là, tout ce que j'ai envie de faire, c'est de te frapper vois tu.

Oh mon dieu, je suis siiiii contente d'avoir les joues toutes rouges! Non mais, tu croyais vraiment que j'allais te remercier pour ça? Pauvre idiot. Là, tout ce que j'ai envie de faire, c'est de te frapper vois tu.

Nils ricana. Agréablement surpris. Oh, un semblant de repartie bien placée? Il commençait à trouver la situation fort cocasse. Il fit lentement volte-face, examina sa face rougeoyante de gamine encore candide. Partir et se reposer, rester ou s'amuser? Préférer le confort au jeu, préférer la lente mort au bouillonnant feu? Il n'hésita pas une seconde, son tempérament de félin ardent, de fauve insatiable l'emporta avant même que son cerveau n'aie eu le temps de peser le pour et le contre. Oh, après tout. Il n'y risquerait pas sa vie, peut-être même qu'elle finirait dans son lit. Nouveau coup d'oeil. Ouch, non. Sûrement pas, la soirée avait trop mal commencé. Jamais il ne pourrait la séduire après l'avoir ainsi violentée. A moins, bien sûr, qu'elle ne soit masochiste. Non, décidément pas. Il n'aurait pas cette femme.

Tu devrais pourtant. Mais je suppose que tu n'as pas encore pris la mesure du service que je t'ai rendu.

Ton des plus sérieux, comme s'il était convaincu de la véracité de ses propos. Il laissa planer l'ombre d'un silence, puis reprit :

Oh, mais, vas-y, ne te prive pas. J'aime tellement ça.

Encore un regard. Cette fois plus appuyé. Insistant, comme s'il voulait fouiller son regard, fouiller son âme, fouiller sa conscience. Fouiller ses pensées. Il voulait qu'elle soit intimidée, qu'elle soit outrée, scandalisée. Son ton s'était fait cajoleur, son sourire ô combien enjôleur. Il avait étendu les bras, tel le mâle dominant dans la sempiternelle attente de la jouissance sexuelle.
Poissonnière Vierge Effarouchée ou Poissonnière Nympho?
Telle était la véritable question.

Tu devrais pourtant. Mais je suppose que tu n'as pas encore pris la mesure du service que je t'ai rendu.

Elle lève les yeux au ciel. Ce type l'exaspérait vraiment. La rougeur de ses joues dût aux claques s'était estompée et n'allait pas tarder à disparaitre. Tant mieux, elle n'aimait pas avoir du rouge aux joues, car cela jurait cruellement avec son teint pâle de nature. Elle croise les bras par habitude, et garde une mine légèrement exaspéré.

Oh, mais, vas-y, ne te prive pas. J'aime tellement ça.

Et en plus il est sado maso. C'était bien sa veine. Ce type est vraiment étrange. Violent, impulsif et sado-maso. Vraiment l'homme de cro-magnon qu'elle avait en face d'elle était surprenant. Elle garde d'abord un visage impassible. Comme si elle s'en fichait. C'était le but désiré. De plus, son ton enjôleur sous entendait autre chose qu'elle ne voulait même pas savoir car cela lui paraissait étrange.

-Eh bien, en plus d'être un homme de cro-magnon, tu es sado-maso. De mieux en mieux.

Elle laissa un léger sourire s'étirer sur ses lèvres, un sourire un peu moqueur.

Eh bien, en plus d'être un homme de cro-magnon, tu es sado-maso. De mieux en mieux.

Elle faisait décidément une fixette sur les hommes de Cro-Magnon. Il grimaça, évitant son habituel grognement un rien bestial, qui aurait conforté madame dans sa théorie d'homme préhistorique, lorsqu'un sourire moqueur naquit sur les lèvres de la jeune femme, lèvres dont la pâleur égalait presque celle, lactescente, de sa peau. Voilà qu'elle se moquait, maintenant. Paradoxe, quand on pensait que c'était elle la plus ridicule dans l'histoire, lui avait l'habitude de jouer au pervers frustré et tendancieux, sa réputation n'allait certainement pas en souffrir, elle était déjà au plus bas.
Il conserva son ton délicieusement caressant pour lui rétorquer, sourire joueur éternellement plaqué aux lèvres :

Oh, si la pilosité te gêne, tu n'auras pas de problème avec moi.

Lui, subtil? Autant qu'un coup de pied au derrière. Il la choquait, il l'offensait, il la traumatisait, il la gênait? Il n'en avait cure, le tout était de se satisfaire. Il prenait du plaisir à la voir tenter de chercher une raison logique à son comportement. La rationalité avait totalement déserté son être difforme et imprévisible. Il ajouta, provocant au-delà de l'imaginable, criant de luxure un peu brute :

Quant aux diverses pratiques, disons que je sais m'adapter...

Son sourire s'élargissait de plus en plus, ses yeux s'éclaircissaient visiblement, se teintant de doré. Il s'amusait follement.

Oh, si la pilosité te gêne, tu n'auras pas de problème avec moi.

Ses sous-entendus n'en était plus. Carly commençait à sérieusement penser que cet homme voulait la mettre dans son lit. Elle n'en avait guère envie, car cela incluait des contacts, et Carly n'aimait pas qu'on la touche. Elle soupire, lasse. Elle commençait a avoir de partir, d'avoir la paix. Mais une autre partie d'elle avait envie de rester. Illogique vous dites? Probablement une sequelle du fait qu'elle a frôler la folie d'un cheveu.

Quant aux diverses pratiques, disons que je sais m'adapter...

Bon d'accord. Il n'y avait définitivement plus de doutes. Il voulait la mettre dans son lit. Eh bien, il allait être déçu. Cela ne faisait absolument pas parti des projets de Carly de finir dans le lit d'un homme ce soir. Et ne ferait probablement jamais parti d'un quelconque programme de soirée. Mais s'amuser un peu, oui, ça faisait parti de son petit programme.

-Fort interessant...Les gens qui savent s'adapter sont toujours les plus interessants, n'est-ce pas?

Spoiler:

Fort interessant...Les gens qui savent s'adapter sont toujours les plus interessants, n'est-ce pas?

Oh, cela se confirmait, Poissonnière Nympho. Ou simili-Nympho, plus exactement. Nils connaissait les femmes, en avait côtoyé plus que de raison. Il savait qu'une femme n'avait généralement pas tendance à se laisser draguer aussi aisément, et surtout pas après s'être fait frapper comme il l'avait fait. D'autant qu'au vu de sa tête d'ingénue fragile et frêle, elle n'était certainement pas du genre à coucher le premier soir. Nils soupira. Inutile, elle était, donc. Mais bon. Elle voulait sans doute tester son potentiel de séduction, ou quelque autre artifice sur lui, ou simplement s'amuser, auquel cas elle était encore plus idiote qu'il ne le pensait ; s'amuser pour ensuite se retirer, tel était le principe du lâche propre sur lui. Mais, à sa décharge, elle n'avait peut-être pas encore passé l'âge de batifoler. Il avait connu des élèves bien plus précoces et matures qu'elle.

Oh, sûrement.

Son sourire appréciateur se mua en un rictus ironique. Il poursuivit :

Les gens qui jouent la comédie, eux, sont autrement intéressants, hm?

Son regard vagabonda un instant. Allusion au fait qu'il voyait clair dans son jeu, qu'elle ne dominait - et ne dominerait probablement jamais, jamais totalement en tout cas - certainement pas la situation, qu'il était désillusionné. Il savait cerner les subterfuges des femmes, en général. Oh, pas tous les stratagèmes, pas toutes les femmes, il était toujours des exceptions, aussi fascinantes qu'irritantes. Aussi intrigantes qu'énervantes.

Les gens qui jouent la comédie, eux, sont autrement intéressants, hm?

Elle pensa qu'il était temps de laisser tomber les masques. Elle ne dominait pas la situation, et n'y arriverait pas avec lui, ce qui était agaçant. Autant passer à l'honnêteté. Elle soupire. Son envie de s'amuser est partie. Elle a envie de partir à son tour. Son mal de tête revient à la charge. Bon, seul moyen de se débarasser de l'autre, c'est de l'envoyer sur les roses. Mais comment s'y prendre? Un soupir de de nouveau.

-Non, et nous savons tous les deux que j'ai jouer la comédie. Moi, dans ton lit? A la Saint Glin Glin peut-être! Je suis pas le genre de fille qui couche avec n'importe qui sans le connaitre un minimum.

Sans avoir à utiliser mon pouvoir, bien évidemment.

C' était relativement agressive et c'était le but. Pour être sûre de le décourager. Peut-être qu'il insistera, mais il semblait intelligent, il avait tout de suite su qu'elle ne voulait pas coucher avec lui.

Non, et nous savons tous les deux que j'ai joué la comédie. Moi, dans ton lit? A la Saint Glin Glin peut-être! Je suis pas le genre de fille qui couche avec n'importe qui sans le connaitre un minimum.

Il s'en doutait. Mieux, il en était sûr, cela ne l'avait même pas surpris. Elle devait avoir, quoi, à peine la vingtaine? Lui n'était guère plus âgé. Mais l'âge ne faisait pas tout, non. Son passé l'avait amené à mûrir subitement, trop subitement. Et à régresser aussi, d'une certaine manière. Tout le monde n'avait pas subi cela, et elle non plus, même s'il ne connaissait rien de son passé. Ah, elle comptait se débarrasser de lui? Elle y parviendrait, sans nul doute, lui aussi était las de causer avec un être qui ne le satisferait même pas sexuellement parlant. Tant pis, il irait courir, se dépenser, chasser ces pulsions malsaines qui le lançaient régulièrement et le dévoraient, le détruisaient à petit feu. Il décida de jouer au pervers encore un instant, le temps d'une pique des plus puériles :

Tu sais, il y a d'autres endroits que mon lit que tu pourrais visiter.

Et, sur un dernier sourire tordu, il s'éloigna, non sans lancer au passage :

Crois-moi, tu ne voudrais pas me connaître, même un minimum.

Encore du temps de perdu. Et dire qu'il avait les copies des mioches chialants à corriger.

Tu sais, il y a d'autres endroits que mon lit que tu pourrais visiter.

-Jamais! répliqua-t-elle de suite.

Ca avait été plus fort qu'elle. Elle ne voulait aucun contact avec cet homme, avec aucun homme, ni même une personne. Elle se l'était interdit depuis des années, ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer. Rien que de penser au moindre contact la répugnait et la faisait frémir. Elle le vit s'éloigner, avec un sourire tordu.

Crois-moi, tu ne voudrais pas me connaître, même un minimum.

-Oh, mais je compte bien ne jamais te connaitre. Et j'espère ne jamais te revoir!

Et elle reprit son chemin, droit vers son bunker pour s'y détendre et oublier l'homme de cro-magnon.