[FINI-EVENT] Tyrans VS Élèves

À peine deux heures que moi et mes deux sacs, un pour mon informatique -le plus gros- et un pour les fringues, avions débarqués sur la base. Pour l'instant j'avais juste rempli un formulaire et mon estomac. Et on m'avait ensuite traînée jusqu'à un amphi rempli d'élèves. Enfin rempli. Tout était relatif. Il semblait avoir été prévu pour 150 personnes. Et il n'était pas même occupé à la moitié. Une liste trônait sur la table. Il semblait donc que j'aie à faire l'appel. Mais d'abord, attirer l'attention de tous ces adolescents. On les traumatise tout de suite ou on attend un peu? Soyons patients. Je commençais par tapoter doucement sur le micro. Aucune réaction? Très bien. Recommençons un tout petit peu plus fort. Ah. Toujours rien? Vous êtes sûrs? Bon. Très bien. C'est à vos risques et périls. On monte le son et on balance un dernier avertissement.

«-VOS GUEEEEEEEEULES!!!!»

Le beuglement, démultiplié par les enceintes disposées de manière stratégique avait dû percer quelques tympans. Et m'avait accordé la pleine attention des élèves. Dommage. Pourrais pas faire joujou avec leurs esprits.

«-Bien. Maintenant que j'ai votre attention, je vais faire l'appel. Le temps des présentations viendra ensuite.

Je fais rapidement l'appel, la plupart sont là mais quelques uns encore manquants. Certains arrivent en retard mais avisent rapidement les visages pâles et horrifiés de leurs congénères et vont s'asseoir sans bruit.
Une légère tension règne tout de même dans la salle lorsque je me présente.

«-Bien, bien. Puisque l'appel est terminé, je vais pouvoir commencer. Et bien, d'abord, mon nom. Je me retourne au tableau pour l'inscrire. Miss Lowhell. Vous ne devrez pas avoir trop de mal à retenir, je pense. Un sourire accompagne ces quelques mots.
«-Je suis en effet une nouvelle arrivante. Je suis chargée des cours d'Informatique. Pour tous. Ainsi que du soutien en Mathématiques. Et.... Je crains de devoir vous annoncer que je suis également celle qui prendra désormais en main le Gift Accompaniment des Dons cérébraux. Pour les quelques élèves qui me trouvent trop jeune pour pouvoir vous tenir d'une main de fer ou même pas assez jeune pour avoir The Gift, je vais devoir vous détromper. Je détiens, tout comme vous, un don. Et, probablemment même mieux que vous, je sais m'en servir. »

Un nouveau sourire. Une pause.

«- Avez-vous des questions? Je ne me vexerais pas, QUELQUE SOIT la question, vous pouvez tout demander. Je vous reverrais en cours par groupe d'âge d'abord puis par groupe de niveau. Si vous avez des problèmes particuliers c'est à ce moment là qu'il faudra venir. »

Et voilà. Plus qu'à attendre. Normalement, leurs tympans gardent encore en mémoire le hurlement de tout à l'heure. Ils devraient se tenir calmes. Enfin, on ne sait jamais…

Encore une matinée passée dans le bureau du psychologue. Encore des hochements de têtes et des désapprobations de sa part, comme si cet imbécile prenait du plaisir à discuter seul. Passer mes séance à le fixer, pas le dévisager, le fixer. Le plus étrange, c'est que ça semble lui convenir.
Alors, quoi ? Il va te suffire de m'observer pour savoir si je suis schizophrène ? Mais abruti, c'est ce que tu fais depuis que je suis arrivée, comment est-ce que je suis censée être diagnostiquée comme étant Schizophrène !

C'est ce que j'aimerai lui dire. C'est ce que je suis supposée dire pour arrêter de passer deux heures à le fixer dans le blanc des yeux. Problème, rien ne sort de ces lèvres. Rien ne doit sortir.
Me traînant dans le couloir, je traverse un des tunnels de relais pour arriver jusque l'amphithéâtre. J'entre d'un pas peu assuré, prenant élan sur mon champ de vision, je fronce les sourcils. A quoi servent tous ces sièges si à peine le quart est rempli ?
Il y a d'ailleurs un fauteuil qui me semble parfait. Au fond, sur la droite, je m'y pose, laissant ma sacoche glisser plus loin. Ma tête tombant en arrière, je fixe le plafond. C'est un dôme immense, sans doute là pour l'astronomie.

De plus en plus étrange, cet endroit. Pourquoi étudierions-nous les Astres alors que pour le reste de la planète, il y a l'étiquette "monstre" plaquée sur notre front ? J'ai un soupir plaintif, fermant les yeux, j'oublie quelques instants cet asile auquel on m'a condamnée. Jugeant que c'est mieux que la cellule d'une prison. Jugeant que si j'étais restée en Angleterre, on m'aurait considérée comme la schizo qui a étranglé son petit copain sans aucun gêne.
Répugnant, ça résume tellement bien les choses.

Mes pupilles se dilatent quand le hurlement de la pseudo-professeur se repend en écho sur la salle, j'ouvre les yeux, sursautant, plaquant une main contre mon crâne. Un traumatisme de plus sachant que j'ai Informatique avec cette femme. Sa chevelure rougeâtre est un bon point, ça montre que je suis pas la seule perturbée ici.

«- Avez-vous des questions?»

Comme si j'allais user de mes cordes vocales pour risquer la mort...

C’était un jour parfait. Elle avait réussi à sombrer dans un repos comateux plus de quatre heures. Elle n’avait entendu aucun hurlement résonner depuis un corps étranger jusqu’à son crâne, et ça l’avait libérée d’un poids immense, comparé à ses épaules déjà assez larges, de par sa constitution. Si elle avait eu le temps, elle se serait demandé si tout le monde ne s’acharnait pas sur son dos. Très joli dos d’ailleurs, mais qu’elle tenait pour l’instant courbé, presque voûté, alors qu’elle s’était réfugiée dans un coin d’amphithéâtre, espérant obtenir un peu de silence. Ce silence fait du souffle des autres, ce silence d’apparence, qui n’était en fait qu’un écran face aux conversations des autres, qui elles allaient bon train.

Depuis ce matin, elle avait réussi à conserver une bulle à peu près stable, à garder ses propres pensées près d’elle. À se déconnecter, en fait. Elle les entendait, mais réussissait à rester centrée sur elle-même. C’était le comble. De toute sa vie, elle n’avait jamais prêté attention à la plupart des personnes, elle se retrouvait aujourd’hui assaillie. Ça babillait, de-ci, de-là. Déjà, elle avait dérivé son attention de sa propre personne, et elle se faisait happer. Elle remonta ses genoux contre son menton, se décalant à l’extrême bord de son siège. Une poussée, et elle irait lamentablement s’écraser au sol. Sauf qu’elle avait beau rouler d’avant en arrière, elle se tenait solidement ancrée, ses mains crispées sur le rebord de son siège, les jointures blanchies, se balançant au rythme d'un air qu'elle était la seule à connaître. Et heureusement pour la santé mentale des autres, qui devait d'ailleurs être largement entamée pour certains. Par exemple la lionne rousse qui s'était lancée dans un interminable monologue.

Réticente, Heaven reporta une partie de son attention sur la jeune fille. Non. La jeune femme en fait. Le temps d'enregistrer qu'ils s'agissait de sa prof d'informatique et de maths, matières qu'elle tenait en sainte horreur. Bon, pas si sainte que ça, en fait. Mais qu'elle repoussait de toute la force de son esprit torturé. Qu'elle avait une voix aussi criarde que sa couleur de cheveux -même si elle pouvait parler. Mais ce rouge, franchement... Et qu'elle savait très bien jouer avec les nerfs des gens. Elle n'avait pas prêté attention au tapotage de micro, en fait ce rythme lui avait permis de se calmer, mais elle avait bien noté la façon dont elle avait laissé le brouhaha s'installer pour mieux le réprimer ensuite. Les mots 'accompagnement des Dons Cérébraux' lui avaient échappés.

Ne s'inquiétant pas plus de son voisin -un blond qui avait l'air de trouver sa table très confortable-, elle repris son mouvement de roulis, échappant à sa dernière question. Bien sûr qu'Heaven en avait. Mais les 'Pourquoi moi ?' avaient vite cédé la place à 'ASSASSINS'. Pourquoi les condamnait-on à vivre ainsi ?

Toujours à la traine... Pff qu'est-ce que c'est chiaaaant les cours! Pourquoi nous obliger à nous habiller, nous faire manger, nous faire apprendre alors qu'on peut tout trouver sur les bouquins en cherchant un peu.... sauf que c'est fatigant de chercher.... Raaaah ! Aucun jour de répit mon vieux. Bon, avec ma flemme habituelle, en voulant téléporter mes habits à côté de moi pour ne pas avoir à me déplacer, je téléporte mon téléphone. Pff j'dois encore m'entraîner, et c'est fatigant ! Bon, j'essaye plusieurs fois avant de réussir... Bingo! J'ai réussi ! Maintenant, reste plus qu'a me lever de mon lit.

Quelques minutes plus tard, toujours à la traine, j'utilisais encore mon pouvoir pour me trouver à la bonne salle, mais me trompant à chaque fois... Ah enfin réussi! Tout les regards braqués sur moi (Bah c'est normal, je viens d'apparaître soudainement dans une salle) je commençais à écouter l'ennuyeux discours de cette jeune femme qui, apparemment, étais notre prof. Pour gueuler, elle gueule fort. M'enfin j'm'en fiche, du moment qu'elle m'approche pas, tout va bien. Et aussi si elle ne teste pas des expériences sur moi, mon pire cauchemar!

Bon elle nous demande si on a des questions, j'en ai des centaines à poser, mais flemme quoi! C'normal avec une prof comme ça, c'est comme si elle nous incitait à mourir en lui posant une question. Juste en l'entendant gueuler comme ça, on se dit que c'est une vraie sadique qui adore faire soufrir ses élèves. Un peu comme mes soeurs. C'est d'ailleurs pour ça que je déteste tant les fille. Elle font trop flipper avec leurs yeux globuleux tout brillants pleins de cœurs qui aiment les truc gnangnan et pleins d'amoouuuuur. Ca me dégoute.


Haha j'ai hâte de commencer mes cours avec elle... Non mais franchement...

Bon. Si aucuns des intervenants n'arrivaient dans la minute qui suivait, je me barrais. Je ne savais pas où j'irai, mais je ne resterai sûrement pas ici. Tic tac, tic tac... Les personnes autour de moi s'impatientaient aussi. C'était bien beau, de nous demander de nous lever tôt pour une "réunion" et nous planter là. Je n'arrêtais pas de m'agiter sur ma chaise, et mes plus proches voisins me lançaient des regards assassins. Me fichant totalement des autres, je haussais des épaules et me reconcentrais sur la table, qui se trouvait au centre de la pièce, avec ce bout de papier -que je devinais être une liste- et le micro posé dessus.

Bien m'en fit. Une folle s'en était approchée, avait saisi le micro et avait commencé à gueuler - de façon tout à fait remarquable, je devais l'admettre-. Elle se prenait pour qui celle-la ? Il me fallut quelques minutes de plus pour comprendre que c'était elle, la prof' en retard. Elle était... Ridicule, oui, c'était le mot. Mes camarades semblaient horrifiés tandis que moi, je gloussais silencieusement. Miss Lowhell, hein. D'après ce que j'avais pu comprendre, j'allais devoir la supporter vu qu'elle gérait le Groupe des Dons Cérébraux. Après, je n'avais pas forcément quelque chose contre elle. C'est juste qu'arriver en retard et se la ramener... Ne me plaisait pas vraiment. Néanmoins, je l'écoutais avec attention.

La jeune femme continua son discours -au cours duquel je découvrais que Lowhell savait sourire. Oui, j'ai du mal à y croire moi aussi- et comprenais qu'il vaudrait mieux que je ferme ma grande gueule en sa présence. J'étais sur le point de commencer à m'ennuyer - ça ne faisait qu'une demi-heure que j'étais là- quand la prof' nous demanda si nous avions des questions. A voir les visages terrifiés, elle avait fait sa petite impression. J'étais sur le point de me lever et de demander si nous pouvions partir quand ne petite moi dans ma tête me signala que s'était suicidaire. Je décidais de l'écouter. J'étais -du moins, à première vue- tombée sur un asile de fous. Ça me plaisait bien...

La plupart des élèves étaient déjà effrayés. Tssssk... Pas drôle. Je promenais mon regard sur l'assemblée. Plusieurs élèves échangeaient des regards éloquents. Un bruit parvint à mes oreilles. Bruit qui ressemblait beaucoup à un 'Hein, quoi, keskispasse?'
Je me retournais vers l'auteur de ce bruit. Dans les 16-17 ans. A moitié endormi sur sa table.

«- Mais rien du tout. Je vous prierais par contre de ne pas vous rendormir. Un nom associé à ce gracieux baillement? Il serait dommage que je vous aie noté absent alors que vous nous gratifiez de votre présence.
Je marquais une pause, retournant à ma liste.
-Et quelle présence!»

Je commencais à m'impatienter. Je ne devais pas être seule, normalement.

«-Bon. Puisque le collègue qui aurait dû être présent avec moi ne daigne pas arriver, j'ai peur que nous ne devions commencer un tour de présentation. La demoiselle aux cheveux bleu-violets acceptera peut-être de commencer?

Si seulement elle avait été un bateau. Même pas un navire de guerre, paré pour démonter ses ennemis, non -elle n'était pas, à la base, de nature violente-, simplement une petite embarcation. Ainsi, elle aurait pu voguer, libre, sans amarres, juste le vent dans son dos. Et surtout seule. Quand on est seul, sans personne à qui parler, sans personne envers qui éprouver des sentiments, sans personne à faire souffrir, sans personne qu'on entende à longueur de temps... Qu'importe ? Qu'importe la tempête qui nous envoie valser ? Au moins, elle aurait été libre de choisir les courants qui la portaient, ou au moins en aurait eu l'illusion. Doux rêve. ici, elle n'arrivait même plus à rêver. Rien. Ni cauchemar ni rien. On vivait en désillusion permanente. C'était rude.
C'était tout simplement la vie.

Elle réussit à ne pas prêter attention à la voluptueuse rousse lorsqu'elle apostropha son voisin de rangée. Moins lorsque celui-ci répondit. Bon, au moins elle savait à présent son nom. Et que dans son mi-sommeil, il était capable d'une certaine ironie. Ironie tellement innocente qu'elle réussit à lui soulever la commissure droite d'un quart de millimètre, au moins, tandis qu'elle reprenait son mouvement de balancier, d'avant en arrière, toujours sur la même chanson, qui avait changé entre-temps. Elle pensait être enfin tranquille, et survivre à ce qui promettait d'être un interrogatoire en règle. Elle aurait très bien vu Lowhell en flic, d'ailleurs.
C'était loupé. Elle devait être la seule de la salle à arborer une telle couleur. Avec un soupir mental qui clôtura son live interne, elle releva la tête, se tenant à présent parfaitement droite sur sa chaise.

Heaven June Kieran. 17 ans. Télépa...

Un énorme coup de vent. Sous son crâne. Prévu pour dévaster toute pensée crédible. Elle s'était déconcentrée, et maintenant ils étaient là. Tous. Elle, s'était perdue.

Avec un cri étouffé dans sa gorge, elle s'affala sur sa table, sa tête allant heurter le bois du bureau. Le bras avec lequel elle s'agrippait se mit à convulser. Elle faisait peine à voir, sûrement, et le savait. Mais elle était purement incapable d'y penser, sous un amas de pensées totalement hétéroclites. Elle essaya de rattraper celles de son voisin, molles et sans danger, mais peine perdue. Elle persévéra dans son inutilité, jusqu'à l'évanouissement.

-Bon. Puisque le collègue qui aurait dû être présent avec moi ne daigne pas arriver, j'ai peur que nous ne devions commencer un tour de présentation. La demoiselle aux cheveux bleu-violets acceptera peut-être de commencer?

Je me tourne vers ladite demoiselle. Elle se balance à un rythme rapide, saccadé. Sûrement celui d'une chanson. Elle lève les yeux. Ils sont d'un bleu limpide, tel l'azur le plus pur.

- Heaven June Kieran. 17 ans. Télépa...


Soudain, elle s'effondre. Brusquement. Lourdement. Le choc de sa tête contre son bureau résonne dans tout l'amphithéâtre. Vif, le faucon perché sur mon épaule, raffermit sa prise sur mon épaule, faisant couler un peu plus de sang sur mon bras. J'y suis habituée, désormais, je ne ressens quasiment plus aucune douleur.
Vif s'ennuie. Il me dit vouloir sortir, chasser, être enfin en plein air. Il en a assez de se tenir immobile si longtemps. Il est sauvage, c'est un animal. Rien ni personne ne le domptera.
A part moi... et les autres personnes possédant mon don. S'il y en a.
Oui, je possède le pouvoir de parler aux animaux. Tous, sans exception, de l'éléphant d'Asie, à la veuve noire. Du chiot le plus craquant au serpent le plus dangereux. Je peux communiquer avec l'intégralité du règne animal. Je peux percevoir leurs émotions. Leur sentiments. Et je peux affirmer avec certitude qu'ils ont autant de sensibilité que nous, les humains, si ce n'est plus.
Firan, un minuscule serpent d'un vert émeraude enserre mon poignet de plus en plus fort, coupant court à mes réflexions. Lui aussi veut sortir.

Allez-y, je les autorise.

C'est la cacophonie. Vif, Firan, ainsi que deux chiots et trois chatons se mettent à courir, à siffler, miauler, aboyer. Ils ont tous entendu mon ordre et cherchent la sortie. Je la leur désigne puis me retourne. La prof, Miss... Lowhell, si je ne m'abuse, me fusille du regard.
Raté pour la discrétion.

Bon la tarée commençait à nous faire présenter un par un... J'ai vraiment pas envie de parler, pourquoi cet appel? On pourrait dormir tranquillement dans nos lits et là, ils nous disent de venir dans cette salle pour une stupide conférence qui ne sert à rien. Pfff. Dire que j'étais super content d'être expulsé de ma maison grâce au don que je possède, mais finalement c'était un peu mieux là-bas. Pas besoin d'aller à l'école, de devoir sortir... N'empêche qu'en étant là je suis un peu plus libre... C'est un peu mieux, cette sensation je ne l'avais jamais eu auparavant. C'tait cool.

On sait tous qu'au fond tout le monde s'en fiche de cette "conférence". Bahwi c'est normal, qui voudrait ce réveiller tôt le matin pour entendre une femme gueuler? 'Fin juste si on est maso.
En déposant ma joue sur ma main pour la tenir, je bailler et bailler. C'était tellement ennuyeux. Je commençais à cligner des yeux et à sentir la fatigue m'envahir... Manquait plus que ça.

J'étais assise sur ma chaise, affalait sur ma table, je commençais sérieusement à m'impatienter et a me poser des questions sur c'te prof ... Les gens autour de moi gigotaient dans tout les sens ou comme moi était affalés, et quelques un endormis.

Puis la porte s'ouvrit et quelques élèves entrèrent. J'y faisais à peine attention et j'avais même pas remarqué que la prof était entrée. Quand elle se détacha du groupe d'élèves et se dirigea avec ses deux gros sacs vers la table du prof où il y avait un micro, je me rendis compte qu'elle était enfin arrivée.
Quand je la vis, je fus assez surprise qu'elle soit aussi jeune, mais bon, je me dis que ça ne pouvait rien y changer. Les cours resteraient ennuyeux, qui que ce soit qui les donne ...
Arrrgh ! Elle se mit a tapoter le micro, je m'en foutais, tout les gens de la salle s'en foutaient.

«-VOS GUEEEEEEEEULES!!!!»

Moi qui était toujours affalait sur ma table sursauta, arrrgh, elle va pas gueuler toute l'année comme ça elle! Je sens que ça va être l'enfer avec ... Cette professeure là ... Des frissons me parcoururent tout le dos, je l'aimais déjà pas.

Miss Lowhell. Vous ne devrez pas avoir trop de mal à retenir, je pense.
«-Je suis en effet une nouvelle arrivante. Je suis chargée des cours d'Informatique. Pour tous. Ainsi que du soutien en Mathématiques. Et.... Je crains de devoir vous annoncer que je suis également celle qui prendra désormais en main le Gift Accompagnement des Dons cérébraux. Pour les quelques élèves qui me trouvent trop jeune pour pouvoir vous tenir d'une main de fer ou même pas assez jeune pour avoir The Gift, je vais devoir vous détromper. Je détiens, tout comme vous, un don. Et, probablement même mieux que vous, je sais m'en servir. »

En effet, j'allais le retenir son nom. Je souffla, elle va être une des profs que je vais avoir le plus ... Fais chier ! Blablabla ... Je m'en fiche qu'elle a un don, je m'en fiche qu'elle sait s'en servir mieux que nous, et pis c'est un peu normal vus que c'est notre prof'.

«-Bon. Puisque le collègue qui aurait dû être présent avec moi ne daigne pas arriver, j'ai peur que nous ne devions commencer un tour de présentation. La demoiselle aux cheveux bleu-violets acceptera peut-être de commencer?

Je m'assis normalement sur ma chaise et me tourna légèrement ainsi que ma tête vers, cette jeune fille aux cheveux plus ou moins étrange. Elle se présenta, normal quoi on lui avait demandé. Et puis, là elle perdit l'équilibre et tomba sur sa table avec un grand bruit que toute la salle entendit. Aïe ! Je me demandais vraiment ce qu'il lui était arrivé et ne sut pas trop comment réagir ...

J'entendis des bruits d'animaux et me retourna, des animaux ? Mais qu'est ce qui faisaient là eux ?! Raah ... Mais c'tait quoi cet endroit ? Un Asile de Fous ? Pis je me retourna vers Miss Lowhell qui fusilla du regard la jeune fille qui avait fait ça. Je souris, presque je rigolais de la situation ...

«-VOS GUEEEEEEEEULES!!!!»

Ce cri avait failli me faire sursauter. Failli. J'avais les yeux rivés sur ma feuille, comme s'il y avait quelque chose d'intéressant sur une page vierge, en attendant le prof. Prof qui est finalement arrivé, en gueulant à m'éclater les tympans. Tranquille celle là. Oui parce que c'était une femme. Jeune. Ses cheveux flamboyants, on dirait du feu. Ses yeux avaient l'air d'être rouges eux aussi. Punaise... C'est décidé. Lowhell était flippante.
Après nous avoir fait un monologue sur des trucs vraiment très intéressants à savoir ( oui, c'était ironique ), Miss Lowhell demanda si nous avions des questions. Euh... Elle s'attendait réellement a ce que quelqu'un lui réponde affirmativement, après avoir traumatisé la moitié de la classe?
Un blond, qui s'était sûrement endormi sur sa table, se releva brusquement et lança:

-Hein ? quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

Pauvre gars... Il était assis trois tables à droite de la mienne, une fille aux cheveux bleus et violets installée juste à côté. Fille qui d'ailleurs se fit interpeller par le tyran qui nous servait de prof d'informatique. Encore heureux que je n'avais pas besoin de doriens en cours de maths, je crois que je me serai balancée par une fenêtre imaginaire.

«-Bon. Puisque le collègue qui aurait dû être présent avec moi ne daigne pas arriver, j'ai peur que nous ne devions commencer un tour de présentation. La demoiselle aux cheveux bleu-violets acceptera peut-être de commencer?

Ladite fille aux cheveux bleus et violets se redressa, et dit:

Heaven June Kieran. 17 ans. Télépa...

Soudain, la fille s'interrompit, et sa tête heurta sa table. Une télépathe. Elle devait se faire assaillir de pensées, la pauvre. Finalement, elle s'évanouit, et une autre fille prit la parole. Elle parlait aux animaux? Comment je le savais? Elle se baladait avec un faucon sur l'épaule, soit elle parvenait a communiquer avec ces bêtes, soit elle était complètement tarée. Après, tout est possible, vous me direz.
Bon, elle et va faire quoi, la Lowhell, maintenant?

Quatre heures qu'il était réveillé. Après avoir ouvert l' oeil en tout début de matinée, il savait très bien qu'il serait incapable de se rendormir. Alors il avait sorti le pack de copies de l'interrogation surprise de début d'année des élèves de niveau seconde, et avait commencé à corriger. Rien qui ne nécessite trop d'attention, les fautes étaient vite repérées -malgré leur nombre. Ça puait les révisions des techniques de base, tout ça- et vite corrigées. Il soupira en regardant sa montre. Tant qu'à faire... Il prit une douche rapide, histoire de ne pas avoir à faire le poireau devant la salle de bain plus tard. Partager son bunker avec deux femmes ne lui plaisaient pas franchement. Sourire tordu. En fait, si, ç'aurait été pas mal, si toutes les deux n'étaient pas aussi prudes. Enfin, la nouvelle était plutôt du genre furie. Et Alwyn était une de ces anciennes élèves, or il ne se considérait pas comme un pédophile. Non, en fait, c'était vraiment pourri.

Bientôt l'heure de commencer la réunion. Tous les élèves étaient déjà entrés dans l'amphithéâtre. Sauf quelques traînards, qu'il était en train de rapatrier. Des adolescents qui étaient ici depuis déjà quelques temps, et pensaient que le règlement ne s'adressaient plus à eux, mais savait très bien à quoi s'en tenir avec lui. Et ils tenaient à éviter, apparemment, vu qu'ils filèrent s'installer sans demander leur reste. S'adossant au mur, il regarda à nouveau l'heure. Un peu de retard, s'il se souvenait bien de l'horaire. Ce qui n'était pas dit, il n'avait pas prêté grande attention à Smith sur ce coup. Après tout, c'était juste une réunion avec la présentation de la prof d'info. Qui était d'ailleurs largement en retard. Ce qui lui portait sur les nerfs.

Se mettant en tête de la ramener, histoire qu'on en ait fini avec toutes ces conneries, et le plus vite possible, il sortir, en profitant pour s'en griller une. Il refit le chemin depuis le bunker. Rien. Mais elle était où cette potiche ? Balançant rageusement son mégot dans la neige, il reprit le trajet à l'envers. À part un dernier rebelle en carton, qui avait tenté de sécher, et qu'il ramena par le col, nada. Paumée, la petite prof ? Il n'avait pas que ça à foutre que de retrouver les gamines égarées.

Arrivé à l'amphi, le tout venait juste de commencer. Il ne tenait pas à débouler comme une balle, énervé, perdre le contrôle n'avait rien de professionnel. Non, tant qu'à faire, autant en profiter pour étudier un peu comment elle allait tenir sa classe. Il resta à côté de l'encadrement de la porte, émettant un hochement de tête à son puissant "VOS GUEUUUUUUUUUULES". Il admirait la puissance vocale, tout en se disant que cette même puissance gagnerait à éviter ses oreilles. Au moins elle arrivait à les maîtriser, vu que le silence se fit. Plus un. Il attendit encore un peu. Il aurait pu débarquer au beau milieu de son discours et la décrédibiliser totalement, mais il en avait encore largement le temps.

Il ouvrit la porte au moment même où des animaux s'échappaient, le rapace lui balançant son aile en pleine tête. Il eut juste le temps de se baisser. Bons vieux réflexes. Même pas la peine de chercher qui c'était. Il croisa le regard de la jeune Blackson. Un jour elle laisserait ses bestioles dehors. Mais comme ce n'était pas son cours, il s'en branlait totalement. Au contraire, voir... Celle dont il se souvenait du nom car elle l'avait dit dans son discours précédemment, l'amusait au plus haut point. Bienvenue chez les fous. Kieran était affalée sur sa table. Encore une crise, visiblement. Sans état d'âme, il envoya l'élève qu'il avait récupéré prévenir l'infirmerie, avant de se diriger vers le centre de la pièce, frappant au passage du poing sur la table de Katsuragi. Le gamin s'endormait déjà.

Miss Lowhell, si votre question vaut toujours, j'en ai deux à vous retourner. Si vous êtes libre en général, et plus précisément ce soir ?

Retournant toute son attention vers la salle, il haussa la voix, afin d'être parfaitement audible, même si une bonne moitié des élèves devaient l'avoir entendu.

Bien. Maintenant que ledit professeur est là, rassemblez-vous par type de Don. Dépêchez-vous, je vous rappelle que la cantine ferme plus tôt aujourd'hui, problème de maintenance.

Le pire étant que c'était totalement vrai.

Il se retourna vers la rousse.

Smith voudrait voir l'ensemble du personnel enseignant. Il s'excuse de ne pas vous avoir prévenue plus tôt.

Son visage ne trahissant aucune forme de regret ou d'excuse. Après tout, ce n'était pas les siennes. Smith n'aurait qu'à se démerder avec elle.

-Bien. Maintenant que ledit professeur est là, rassemblez-vous par type de Don. Dépêchez-vous, je vous rappelle que la cantine ferme plus tôt aujourd'hui, problème de maintenance.

J'étouffe un éclat de rire en voyant Vif "effleurer" (on peut dire qu'il sait manier les euphémismes, lui) la tête de l'autre prof. Heureusement, personne ne m'entend. Se foutre de la gueule de son prof n'est pas la meilleure attitude à adopter pour se faire apprécier, loin de là.
Je prends alors conscience des paroles de la PP (Prof Psychopathe) et je regarde autour de moi. Par type de Don... je suppose que la fille qui s'est évanouie, Heaven, possède elle aussi un Don de type Mental. Mais bon, vu que pour l'instant elle est évanouie, et qu'à mon avis elle ne va pas tarder à être rapatriée vers l'infirmerie...

En tout cas, la prof est de type Mental, ça crève les yeux. Je vais donc me retrouver avec elle. Ô, joie et bonheur. Ou pas, d'ailleurs. Je vois une fille qui, tout comme moi regarde de gauche à droite. Comme tous les élèves d'ailleurs. Sauf un ou deux, qui ont l'air d'émerger d'un long sommeil réparateur.
Je reste plantée là comme une idiote en attendant la suite des instructions, s'il y en a, ce qui est moyennement probable. Voire pas du tout.

- Smith voudrait voir l'ensemble du personnel enseignant. Il s'excuse de ne pas vous avoir prévenue plus tôt, annonce l'autre prof, celui que mon Vif a frôlé.

Super! Cela signifie peut-être... qu'on va avoir du temps libre! Ben quoi? Je suis une adolescente comme les autres, moi. Enfin, presque. Car j'ai...

Dans tout les cas, c'était une grosse bande de malades. Entre le mec qui avait dormi sur tout le long - Y en avait un autre qui semblait sur le point de s'écrouler, mais plutôt à cause de l'ennui- le profdontonneconnaissaitpaslenom qui avait en quelque sorte demandé à Miss Lowhell de sortir avec lui, l'autre folle qui ne contrôlait pas son don - Et puis on emmène pas ses animaux en classe, merde !- et la jeune femme télépathe qui se tapait la tête contre la table... C'était la foire totale. Je ne m'attardais pas sur les autres élèves, portant plutôt mon attention sur ce que disait le PDONCPLN. Intéressant. C'était le bon moment pour voir qui avait un don mental, comme moi.

La fille aux animaux, déjà. Et celle qui s'était effondrée. Je m'approchais de la première tout en la fixant. Je manquais de rentrer dans le mec qui s'ennuyait. Pour m'excuser je murmurais un rapide Désolée et arrivais devant la fille. J'esquissais un petit sourire tout en remettant mes cheveux en arrière.

Vu ta prestation de tout à l'heure, tu as un don Mental. Comme moi , dis-je avec mon accent Russe habituel.

Je n'avais pas hurler, seulement parlé assez fort, de sorte que les personnes ayant un don mental puissent nous repérer. Plus simple que de prendre une pancarte. La fille demeurant muette, je me présentais :

Moi c'est Aleksandra Karamazov. Enchantée.

Et c'est là que mon don échappa à mon contrôle. C'était comme un élastique qu'on avait tendu au maximum puis relâché. Il passa par presque tout les esprits et m'envoyait des multitudes de dons copiés. Je grimaçais sous l'afflux de pouvoir et me concentrais pour demander à "l'élastique" de revenir. Ce qu'il fit heureusement. Il n'avait pas pénétré dans l'esprit des prof'. Des dizaines et des dizaines de pensées m'assaillirent. Mais je me concentrais plutôt sur la fille qui s'était écroulée. Ce contact... Je ne l'oublierais jamais, tant il était étrange. Je me retirais de son esprit avant de la déranger puis expulsait ce don, qui était bien trop dur à supporter. Que l'état de la fille se rapporte à son pouvoir me paraitrait logique. Enfin bon. des évènements comme celui-ci me prouvaient qu'il était compliqué de contrôler THE GIFT. t dire que tout cela s'était passé en quelques secondes... Je relevais la tête et regardais la fille devant moi, qui n'avait sans doute pas perçu ce qu'il s'était passé.

J'étais arrivé un peu en avance. Ou alors, le prof n'avait aucune notion de la ponctualité. Je m'étais assis, en silence, avec les premiers arrivés, mais vers le milieu de la salle. . Se faire remarquer en étant au premier rang, très peu pour moi. J'équissais un petit sourire en regardant le plafond. Un genre de grand dôme. On fera peut-être de l'astronomie? Ce serait vraiment bien.. J'avisais ensuite un type affalé sur son bureau quelques rangs plus bas. Pathétique. Non, mollusquèsque serait plus approprié. Si t'as besoin de sommeil, dors au lieu de rester levé tard. Puis les autres élèves arrivèrent, et ils mirent un vrai foutoir sonore. Mes pauvres oreilles avaient essuyé leur premier affront de la journée, mais je restais impassible, droit sur ma chaise. Je tournais juste mes yeux dorés vers les sources de bruit les plus virulentes, pour noter les visages. Ne pas me mettre à coté d'eux plus tard. Oh, et aussi. Le balancement incessant d'une élève impatiente quelque place à coté de moi m'exaspérait. Je lui lançais un regard noir. Le matin... J'étais fatigué. Et irritable. Désolé...
La prof arriva enfin. Bien jeune pour une prof. Je me demandais comment elle allait tenir sa classe: la réponse arriva avec une deuxième attaque de mes oreilles.
«-VOS GUEEEEEEEEULES!!!!»
Ce... Bruit horrible m'avait laissé immobile, dents serrées, yeux écarquillés, stylo compressé par ma main. Tellement qu'il craqua. M'bref. Je repris sur moi et repris une attitude plus normale. La prof "corne de brume" se présenta brièvement, et la seule information essentielle que j'en retirais: je ne l'avais pas hors du cours d'informatique. Pour moi, ça semblait une bonne nouvelle.

La conférence aurait pu être normale. Mais non. Non, rien n'a été normal à la suite des 2 minutes de présentation de la prof. Exaspérant. Je vais juste faire une légère énumération... Entre la fille aux cheveux de punk qui s'évanouit, l'autre mou qui baillait tellement que c'en était contagieux, et une autre brune qui avait laissé s'échapper son zoo personnel... J'avais fermé les yeux en esperant que ça passe. Mais l'organisation avait l'air bien. Enfin, le hasard fait bien les choses. Le prof en retard qu'avait mentionné Lowhell, elle même à la bourre, apparut enfin, pour remettre "de l'ordre" dans tous ce fatras. Entre autres. Je le connaissais, ce psychopate. Aucune gène, jamais. Mais oser demander, devant un amphi bourré d'élèves, à une collègue si elle était libre ce soir... Je lâchais un petit rire. Quel culot!
Puis je me levais doucement, pour aller me mettre dans un coin de la salle. J'avais repéré un ou deux "internes", et je me calais contre un mur, tranquillement. Que faire d'autre?

David Mickelanje hein? Très joli nom. Je lui fis un sourire entendu. J'aimais bien ce genre d'élève. Avec du répondant mais sans tomber dans l'insolence.

Bon. D'accord. La dénommée Kieran etait tombee dans les pommes, Mickelanje s'etait rendormi et une floppée de bestioles etaient en train de partir vers la porte. Normal. Porte devant laquelle se tenait le collègue que j'attendais. C'était lui la cause de tout ce bazar? Ca promeetait. Bon. Inutile de s'inquiéter pour la gamine, il avait envoyé un élève à l'infirmerie. Je le jaugeais du regard. C'était mal parti. Je me retrouvais avec un espèce de playboy arrogant sur les bras enplus. Génial.

Miss Lowhell, si votre question vaut toujours, j'en ai deux à vous retourner. Si vous êtes libre en général, et plus précisément ce soir ?

Charmante entrée en matière. Quel but? Me ridiculiser devant les élèves? Bon courage. Je ne suis pas de ces jeunes institutrices qui rougissent au moindre compliment d'un directeur pervers. Et il n'est pas mon directeur. Ah mais. Qu'on se le dise!

„ Je me flatte de jouir d'une liberté certaine, plutôt que d'une certaine liberté en effet. ” C'était très loin de ce qu'il attendait, et ca me plaisait bien. Traduction : MWAHAHA Dans ses dents.
Bon. On abandonne le langage ampoulé et archaïque. Un peu génant pour exprimer certaines choses.

„Je suis libre, oui. Mais pas pour vous. Jamais libre pour un connard playboy arrogant. Alors ce soir, joli coeur tu vas aller dans ton bunker et y rester. ”

Tsss. Hors de question de me laisser marcher sur les pieds. Quoi? Quoi les élèves? Ils peuvent bien entendre ca sans être choqués. Ils ont tous plus de 14 ans, merde!

Sauf qu'il continuait à parler ce con.

Smith voudrait voir l'ensemble du personnel enseignant. Il s'excuse de ne pas vous avoir prévenue plus tôt.

Smith... C'était qui celui..... Ah oui. Le nom d'emprunt. Pitoyable au passage. Il autait pu trouver mieux que le nom le plus porté en pays anglophone. Je m'approchais donc du mec le plus arrogant de la terre pour lui susurrer:

„ Si... Smith compte me faire marcher au pas, c'est rapé. C'est lui qui a toujours eu peur de moi, pas le contraire. Alors, mon chou, tu serais gentil de ne pas te servir de lui comme argument pour que je marche au pas. Pigé?
Je contemplais à nouveau les élèves qui éprouvaient le plus grand mal à se ranger par Don.

„ Bon. Moi j'en ai terminé. Je pars à l'infirmerie voir ce qu'il advient de Kieran. Je vous laisse entre les mais doucereuses du connard à ma droite dont je ne connais pas le nom. ”

Oui, je sais. Très classe comme sortie. Sauf que je ne suis pas de la haute comme ce cher... John Smith puisque mon ex-tuteur se plaît à utiliser ce nom d'emprunt.

Ca hurle dans tous les sens. Surtout le 'VOS GUEEEEEEEEULES!!!!' fut sonore. Ils veulent déjà nous rendre sourds ou quoi ? Mademoiselle Lowhell, comme elle nous le signale, commence à parler, alors qu'un nouveau prof arrive. Après lui avoir proposé... Allez, soyons honnête et traduisons cela, après lui avoir proposé un rencard, il nous demanda de nous rassembler par types de dons. Oui, logique, après les jambes en l'air, les pieds sur terre. Des filles commencent à discuter. Des Mentales. Je m'approche donc, lorsque je sens une présence dans mon esprit. C'aurait pas du être imperméable, et n'appartenir qu'à nous, nos pensées, hein ? Le truc se retire de ma tête et je lâche un soupir de soulagement. Mademoiselle Lowhell rembarre le coureur de jupons qui tien lieu de prof, et s'en va. Rah.
-Cassiopée Andarta, je dis une fois proches d'elles. Don Mental.
Je fais une pause et ajoute ;
-Flash Back.
Je passe une main dans mes cheveux. Ca va être génial, je le sens. Ou pas.

Pour commencer j'arrivais en retard, pourtant d’habitude j'étais... a peu près ponctuelle dirais-je ! Mais là, je m'étais un peu perdue dans les couloirs et j'avais eu du mal à trouver la salle. Lorsque j'entrais, une prof était en train de gueuler, une autre lui parlait, il y avait une telle agitation que je cru un instant être rentrée dans la garderie au lieu de la salle de cours. Mais non, j'étais bien au bon endroit et je ne m'étais pas trompé. Je faisais quelques pas dans la salle en essayant de ne pas me faire remarquer, les profs avaient l'air assez énervés comme ça.

Comme j'étais en retard je ne savais pas ce que l'on devait faire et fit donc à mon habitude, je me dirigeais vers le fond de la salle.Jamais devant, une question de principe. Déjà ma timidité m'en empêchait mais en plus les profs avaient un grand plaisir à martyriser les élèves de devant et puis de toute façon il n'y avait plus de place.

Je me mettais vers le mur, je ne connaissais absolument personne et ne savait pas à qui parler pour demander un peu ce qui se passait. J'attendais donc un peu de voir comment les choses évoluaient.

Les animaux quittèrent la pièce et le prof qui devait accompagner Miss Lowhell arriva. J’espérais qu'il ne serait pas aussi ... Tyrannique ? Que ma professeure d'informatique. Il rentra à peine dans l’amphithéâtre et s’adressa à Miss Lowhell. D'ailleurs je n'avais rien entendus. Surement par ce que ça nous regardé pas. Bref, en tout cas il savait parler fort puis ce qu'il nous demanda de nous regrouper par don, et vite par ce que la cantine allait fermer plus tôt que d'habitude.

Ouki ... Et comment on savait nous ? La fille à quelques tables d'ici qui avait emmené des animaux devait avoir le même type de don ... Je me leva, et alla sans me presser vers elle. Une autre jeune fille passa devant elle et alla s'adresser à la même personnes qu'elle voulait rejoindre.

Vu ta prestation de tout à l'heure, tu as un don Mental. Comme moi.
Moi c'est Aleksandra Karamazov. Enchantée.

Cool. J'avais vus juste. J'étais maintenant à côté des deux filles et une d'entre elle se présenta. Elle s’appelait Aleksandra, très jolie prénom je trouvais. Je m'avança et me présenta à mon tour. Puis une autre était arrivée, elle s'appelait Cassiopée Andarta.

- Enchantée, je m'appelle Ashley Stevenson.

Dis-je le sourire au lèvre. Et je me rangea comme elles sur le côté. La fille "aux animaux" ne disait rien. Enfin pas encore.

En répondant au prof, Miss Lowhell me fit encore plus peur. Je ne pensais vraiment pas qu'elle irait jusqu'à l'insulter comme ça. Là, je retenais qu'avec elle, il fallait se tenir à carreaux. Vraiment. Elle fait trop flipper ...

-Humpf... je gémis en baillant à m'en décrocher la mâchoire, en jouant à balançer ma chaise d'avant en arrière. Que ce qu'on s'ennuie ici. J'ai faim.
Mon ventre fit écho à mon affirmation en gargouillant, mais le cri de Lowhell couvrit le bruit. Sympathique de sa part, je serai passée pour un porc, parce que laisser son ventre gargouiller, c'est comme péter et roter, on te regarde comme si que tu venais d'annoncer la destruction du monde. C'est frustant, cette discrimination.
On doit se regrouper par dons. Super, les Menteux, de gros chieurs. Au moins, je suis la seule à pouvoir faire de la torture mentale... Je me dirige vers le petit groupe qui s'est formé en sortant un poisson en chocolat. On a le droit de manger? Non? Je grignote constamment, et ce n'est pas là que ça va changer! Elles se mettent à parler, à discuter. Où suis-je? Venez à mon secours!
Je reconnais Aleksandra qui n'est pas douée en informatique, et Cassiopée, cette débile qui a osé me tâcher mon pantalon dans la forêt. Plus Clem, la fille avec qui j'ai déjeuné plusieurs fois.

L’élève mit près de cinq minutes à se ramener, infirmiers aux trousses. Mais quel mou. On se demandait ce que foutait le prof de sport. Il irait lui en toucher un mot, juste pour le plaisir de le traumatiser un peu. L’ancien venait de l’armée, mais était parti parce qu’il ‘en avait sa claque de ces mutants contre-nature’, le nouveau, Danien se demandait s’il arrivait seulement à lui tenir tête sur un stade. Il foudroya l’élève du retard. Vu l’état de la gamine, il aurait pu se dépêcher un peu.

Il laissa Lowhell finir sa tirade. Chouette, une féministe, en plus. Avec lui et ses airs de macho, ça allait faire la paire. Il pressentait très bien cette année. La voyant lancée, il ne se donna pas la peine de lui répondre. En bonne furie, et vu sa verve, elle avait aussi l’air d’être une sacrée tête de mule, inutile de perdre son temps à la raisonner. Il tenait à avoir cinq minutes pour manger à la pause avant de repartir, elle le prenait pour un connard si elle voulait -elle avait d’ailleurs raison, et il ne s’en cachait pas- et ses piques ne l’atteignaient pas. Une balle, oui, ça, ça le touchait. Une collègue de 24 ans qui s’excitait comme une gamine de 14, non.

Lorsqu’elle vint lui souffler dans la nuque –agréable, cette petite brise…- il commença à douter de ses capacités. Elle étudiait vraiment l’informatique ? Ou elle n’avait pas compris que sa remarque sur sa liberté ce soir était liée au fait que le directeur voulait lui parler à ce moment précis. Il haussa les épaules. Qu’elle parte voie Kieran si ça lui chantait, elle s’avérait incapable de tenir sa classe. Au moins, la rousse cesserait de lui donner des ordres. Ce qu’il trouvait du plus… Incongru ? Déplacé.

Voyant la cohue que créaient les élèves, il haussa à nouveau la voix, en direction de Karen.

Pond ! Depuis le temps, tu devrais savoir que vous êtes censés vous regrouper par groupes, Interne - Externe - Mental, pas par don !

Il regarda les élèves se regrouper, attendant toujours une réaction de Katsuragi, qui comme d’habitude s’en fichait royalement.

Bien. Maintenant que votre charmante nouvelle professeure nous a lâchés, je vous annonce que ce regroupement est inutile. Ou presque. Plusieurs d’entre vous sont exemptés de suivre.

Cette nana foutait déjà le bordel, à peine arrivée. En fait, il risquait de bien s’amuser.

Étant tout à fait inapte à m’occuper de vos Dons, je vais me contenter de parler aux nouveaux élèves. Les autres, vous pouvez aller dans le couloir. Si au bout de vingt minutes Lowhell n’est pas revenue, vous êtes autorisés à partir. Même si vous ne comptiez de toute façon pas rester.

Oui, les élèves sont tous studieux et avides d’apprendre. Réaction normale quand on est un OGM, qu’on se fait enlever, pour atterrir dans un centre en Alaska.

Les nouveaux, vous pouvez tous descendre vers les premiers rangs, que je vous pose quelques questions histoire de compléter le dossier de l’administration.

Parce quand ils arrivaient, traumatisés, leur première réaction n’était pas de dire qu’ils étaient en Anglais LV1 depuis six ans et qu’ils avaient opté pour le Chinois une fois arrivés au lycée.

Je me retourna dans mon lit pour faire face au réveil qui était sur ma table de nuit. Comment ça j’suis en retard ?! Meeerde… Si je me souviens bien, il devait y avoir une conférence importante ce matin. En plus, c’est mon premier jour de cours ici. Quelque chose me dit que je vais pas faire un bonne impression.
Je me leva donc et fila m’habiller. Jean-chemise aujourd’hui. Ah mais attend.. on est au milieu de l’Alaska. Je décida alors de prendre une veste en cuir bien chaude. C’tait tout ce que j’avais, mes « kidnappeurs » ne m’avait pas laissé le temps de faire ma valise. Bon, au moins j’ai pu prendre mes sabres, c’tait déjà ça.
Puis, je me dirigea vers la salle de bain où je me brossa les dents et me coiffa. Et le premier qui dira un seul commentaire sur ma coiffure finira en jambon garnit de sauce ketchup. Et après ce meurtre, peut-être quand me sortira de cet endroit dont je devais surement avoir des réponses plus précises à cette conférence. Foutu réveil qui sonne pas.
Bon, l’est temps d’y aller. Même si je suis en retard, je préfère passer pour un retardataire qu’un sécheur de cours. J’enfila alors ma veste et sortit. Un fois dehors, le vent glacial me fouetta le visage. Mais bon, plutôt mourir que de porter une cagoule ou un bonnet. Je me dirigea donc en direction de la salle où devait se tenir cette maudite réunion, main dans les poches –histoire d’au moins sauver mes main, si précieuse pour manier le sabre et pour écrire-. Une fois arriver devant la porte, je la poussa et vis des élèves se regrouper en des sortes de groupes. Allons bon, qu’est-ce qui se passait ?

« Pond ! Depuis le temps, tu devrais savoir que vous êtes censés vous regrouper par groupes, Interne - Externe - Mental, pas par don ! » dit un prof qui apparemment était le seul dans cette salle. Devait pas en avoir deux ?

Et je compris aussi que les élèves se regroupaient en groupe. Bon, je devrais plutôt rejoindre les autres internes moi, histoire d’éviter de rester planté là comme un débile. En plus, avec un peu de chance, le prof ne remarquera sans doute pas que je suis en retard.

« Bien. Maintenant que votre charmante nouvelle professeure nous a lâchés, je vous annonce que ce regroupement est inutile. Ou presque. Plusieurs d’entre vous sont exemptés de suivre. »

Ha, je me disais bien que devait avoir deux profs. Bah, elle devait avoir une bonne raison de partir. Maintenant qu’il était inutile de se mettre en groupe, je resta effectivement planté devant la porte d’entrée comme un blaireau. Il aurait peut-être fallut que je reste dans mon lit finalement, vu que je ne suis pas ici pour papoter avec mes "camarades", qu’ils soient du même groupe que moi ou pas.

« Étant tout à fait inapte à m’occuper de vos Dons, je vais me contenter de parler aux nouveaux élèves. Les autres, vous pouvez aller dans le couloir. Si au bout de vingt minutes Lowhell n’est pas revenue, vous êtes autorisés à partir. Même si vous ne comptiez de toute façon pas rester. »

Ah. J’ai bien fait de venir tout compte fait, étant nouveau ici. En plus, je sais que la professeure qui est partie s’appelle Lowhell. Reste à savoir quelle matière elle enseigne… Après cette déclaration, je vis quelques élèves venir vers moi pour sortir. Je m’écarta donc du chemin et me dirigea vers le prof. Je m’demande s’il y a beaucoup de nouveau comme moi. Parce que ces gens-là doivent kidnapper des Gifteurs (ceux qui ont le Gift) chaque année.

« Les nouveaux, vous pouvez tous descendre vers les premiers rangs, que je vous pose quelques questions histoire de compléter le dossier de l’administration. »

Après avoir assimilé cette information, je modifia mon itinéraire puis marcha vers les premiers rangs. Et je conserve l’espoir qu’il n’est pas remarqué mon retard. Mais on peut s’attendre à tout avec ces fonctionnaires de l’éducation nationale.